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(Voir les comptes Twitter des Universités françaises)
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Il y a évidemment plusieurs angles d'approche possibles, personnellement je ferai référence à l'axe stratégique du raccord entre établissements d'éducation / de formation et le monde professionnel, déjà souligné dans mon plaidoyer pour un marketing de la traduction :
2) Employabilité :C'est donc l'approche préconisée par la Commission européenne, qui soutient par le biais de la Direction Générale de la Traduction (DGT) le programme de Master européen en traduction (EMT, European Master’s in Translation), en qualifiant de stratégique, entre autres, l’employabilité des traducteurs, et en fixant parmi les objectifs de l’EMT : « Collaborer avec les associations professionnelles, les institutions et les entreprises de traduction afin de conserver une compréhension approfondie des différentes facettes des professions liées à la traduction. »
5) Formation des formateurs :
- Mener une réflexion sur l'employabilité comme moyen d'augmenter le prestige de la profession, et en termes de formation tout au long de la vie.
- Déterminer le profil du traducteur.
- Mener des enquêtes appropriées et régulières auprès des employeurs.
- Prendre contact avec les employeurs et inviter des professionnels à intervenir comme formateurs et à évaluer le travail des étudiants au sein des programmes de traduction.
- Encourager les stages et conclure des conventions de formation avec l'industrie.
- Surveiller l'évolution des compétences requises dans la profession.
Source : document STRATÉGIE RELATIVE AU MASTER EUROPÉEN EN TRADUCTION (EMT), consulté le 11 décembre 2014
- Élaborer un cadre général définissant un profil de compétences pour les formateurs de traducteurs.
- Créer une banque de ressources contenant du matériel pédagogique destiné aux formateurs de traducteurs.
- Développer le processus de formation tout au long de la vie des formateurs de traducteurs.
- Rédiger un guide de mise en place pour les nouveaux programmes de formation à la traduction professionnelle et traiter en particulier la question du passage de la philologie/études de lettres à la traduction.
À noter que cet article, soumis à l'appel à contribution pour le n° 1/2016 des Langues Modernes, n'avait pas été sélectionné pour publication. Certes, on peut le comprendre en lisant l'intitulé du numéro, Approches théoriques de la traduction, même si selon le rédacteur en chef dans son éditorial :
[U]n grand nombre de contributeurs et contributrices s’est manifesté courant 2015 depuis les quatre coins du monde pour proposer, soit des textes contenant une réflexion de fond sur les enjeux de la traductologie aujourd’hui, soit pour porter témoignage de pratiques réflexives de terrain autour de la traduction.Donc nous verrons bien en juin quelles sont ces "approches pratiques diverses" retenues, à défaut de la mienne, qui a probablement le tort de manifester trop explicitement ma principale source de divergences avec le monde académique : faire la part belle à la théorie aux dépens de la pratique.
En charge d’une telle quantité de propositions, nous avons décidé de donner suite à beaucoup d’entre elles, et il y avait manifestement matière pour plus d’un numéro. Chemin faisant, est venue l’idée d’éditer d’abord un premier dossier – celui que vous avez en mains – consacré aux approches théoriques, puis un second, qui sortira en juin, et qui fera état d’approches pratiques diverses en matière de traduction.
Il y a un dicton plutôt cruel chez les professionnels italiens : « Quand quelqu'un ne sait pas faire son métier, il l'enseigne ! », comme pour mieux souligner la dichotomie qui se crée trop souvent entre théorie et pratique, plutôt que d'insister sur leurs complémentarités nécessaires. Certes, la chose n'est pas généralisable, mais en analysant quelques évaluations de licence de plusieurs universités, les résultats sont plutôt parlants :
- L'université Jean Monnet identifie des axes d’amélioration là où les taux de satisfaction sont inférieurs à 60%, le plus bas concernant l'affirmation selon laquelle « L’information sur les débouchés professionnels est satisfaisante », puisque seuls 42% des répondants se déclarent « tout-à-fait d’accord » et « plutôt d’accord » ;
- Pour l'université François Rabelais de Tours, les « liens avec l'univers professionnel » sont parmi les 3 items les plus insatisfaisants (selon près de 90% des répondants !) ;
- À l'université de Nantes, « (l)es intervenants professionnels extérieurs sont encore trop rares et limités à certaines mentions bien particulières » ;
- Pour l'université d'Angers, c'est sur l'insertion professionnelle que le dossier d'évaluation « est le moins performant » ;
- Enfin, l'université Paris 10 Nanterre mentionne au rang des aspects les plus faibles le « (p)eu de réflexion relative à l'insertion professionnelle en termes d'UE et de suivi de cohortes d'étudiants ».
Une restructuration de l'offre de formation liée aux licences bi-disciplinaires Droit français-Droits de l'Europe / Droit anglo-américain s'impose dans une optique de cohésion, de lisibilité et de débouchés de l'offre de formation. Pour parfaire cette formation, il conviendra de veiller :
Ceci pour dire que ma position est loin d'être une vue de l'esprit, et qu'elle est souvent partagée par des étudiants frais émoulus qui se trouvent enfin face à la "jungle" professionnelle mais découvrent qu'ils/elles n'y sont pas forcément préparé(e)s.
- à renforcer son pilotage en s'appuyant sur une réflexion forte relative à une évaluation tant des enseignements que des étudiants,
- à renforcer les potentialités de professionnalisation par la création de modules professionnalisants ainsi que par l'organisation d'un suivi de l'insertion professionnelle des étudiants facilité par le nombre restreint d'étudiants,
- à s'ouvrir à d'autres compétences transversales que les langues.
Or qui aurait son mot à dire sur cette professionnalisation / formation professionnalisante si ce ne sont ... les professionnels, justement !
Est-ce un hasard ? Ces établissements font partie d'un échantillon de trente universités, écoles et associations françaises directement impliquées dans la traduction à qui j’avais envoyé fin 2013 un courriel ciblé, renouvelé en 2015, pour leur proposer d’adapter en français la formation au marketing & branding à l’intention des traducteurs-interprètes (et des agences de traduction) que je dispense avec succès en Italie depuis 2011. Pour n’obtenir en retour que trois réponses potentiellement intéressées (10%) et trois autres déclinant poliment l’offre (10%) : 80% des personnes contactées (toutes responsables à différents titres de la filière) ne se sont jamais donné la peine de répondre !
Il est clair que les universités peuvent avoir des problèmes budgétaires (une professeure m'a gentiment fait comprendre que leur budget pour les interventions en sus des cours prévus dans la maquette dépendent de la taxe d'apprentissage, qui est bien trop maigre pour cela), mais globalement cette (non-)réaction est un signe de ce que les espaces de dialogue et de collaboration entre universités et univers professionnel sont vraiment difficiles à conquérir.
Pourtant lorsque j'avais mon bureau au centre de Rome, j'avais accueilli des étudiantes stagiaires (provenant notamment de Rennes 2 et de Grenoble), dont une m'a laissé dans son rapport de stage un témoignage vraiment touchant. Mais pour qu'il y ait dialogue et coopération entre toutes les parties impliquées, encore faut-il que chacune fasse sa part, et vu la situation actuelle, ça n’a pas l'air gagné d’avance !
Par ailleurs, s'il est vrai que les jeunes issus de l’enseignement supérieur arrivant aujourd’hui sur le marché du travail exerceront difficilement leur activité dans une même entreprise pendant toute leur vie, alors l’enjeu principal pour les structures d’enseignement supérieur n’est pas tant de « coller » aux besoins des entreprises, que de donner aux jeunes toutes les bases dont ils ont besoin pour évoluer dans un métier qui connaîtra nécessairement des changements importants en raison des évolutions technologiques et organisationnelles.
Citation extraite du chapitre III intitulé « Mieux définir les rôles respectifs des structures universitaires et des entreprises dans la professionnalisation », du rapport L’insertion des jeunes sortis de l’enseignement supérieur, rendu il y a déjà dix ans mais qui garde toute son actualité si l'on en croit la situation professionnelle de nombre de jeunes un an après le diplôme.
Par conséquent, conformément au souhait du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de dynamiser les relations entre l'École et le monde professionnel en leur donnant une impulsion nouvelle, au lieu de se murer dans un silence froid il serait bon que les professeurs des universités commencent par dialoguer avec les professionnels qui les contactent.
À travers mon compte Twitter je suis 65 comptes des Universités de France, et une seule m'a répondu !
Voici donc ces 65 comptes d'universités françaises, classés par ordre décroissant en partant du plus grand nombre de followers et relevés le dimanche 17 avril 2016, à suivre sur une liste Twitter dédiée (work in progress), auxquels j'ai inclus celui de l'ISIT (Intercultural School, une grande école de management et de communication interculturels, ex-Institut Supérieur d'Interprétation et de Traduction, tournée vers l'international).
[MàJ - 12 mai 2016] Voir mon interview de l'ISIT...
Voir également cet autre classement d'influence sur Twitter.
À noter quelques curiosités :
- Les universités les plus sociales (plus de 20 000 abonnés) : Nantes et Paris 1 Panthéon-Sorbonne ;
- Les universités les moins sociales (moins de 1 000 abonnés) : Grenoble Alpes et Polynésie Française ;
- L'ISIT et le Master de Lille 3 en traduction spécialisée ne se portent pas mieux (moins de 1 000 abonnés) ;
- L'université de Montpellier (qui a fusionné Montpellier 1 et Montpellier 2 en janvier 2015) a trois comptes inactifs depuis lors, bien qu'elle totalise plus de 7 700 abonnés !
- Enfin, l'université d'Angers est indiquée comme site potentiellement dangereux, allez savoir pourquoi ! [Début]
Merci de me signaler tout oubli éventuel...
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