lundi 16 novembre 2015

Allez les filles, au travail !

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Ce billet est un hommage. Un hommage à une jeune et belle italienne, Valeria Solesin, doctorante à l'INED (Institut National d'Études Démographiques) et décimée dans la fleur de l'âge par ces rats malades de la peste que sont les terroristes. La thèse qu'elle préparait appelait à la vie :
Ma thèse porte sur une comparaison de la fécondité, du désir d’enfant et de la conciliation entre vie familiale et activité professionnelle entre la France et l’Italie...
Elle était venue vivre à Paris, elle y a trouvé la mort (qui précède de quelques mois celle de Giulio Regeni, victime lui aussi du terrorisme, sous une autre forme : le terrorisme d'État...). Les mots de ses parents m'ont profondément touché : que le souvenir de Valeria puisse être propagé, c'est maintenant ce qui nous importe. Ou encore, souvenez-vous d'elle comme d'une personne merveilleuse.


Elle fut également volontaire pendant plusieurs années pour Emergency, et Gino Strada et sa fille l'ont saluée sur Twitter.

Mais par là-même, ce billet est également un hommage à tous ces gens, femmes et hommes, jeunes pour la plupart, qui ont péri dans les attentats du 13 novembre 2015. Et j'espère que celles et ceux qui les ont aimés et connus réussiront à propager et partager avec nous leur souvenir de personnes merveilleuses, à nous raconter quelque chose de leur vie brisée avant l'âge.

Un ami italien qui vit à Paris, à deux pas de la République, Giovanni Merloni, a écrit un très beau billet où il dit :
Maintenant, comme tous les Parisiens, je ne suis plus ce que j’étais hier. Je suis un être intimement blessé et meurtri. Ils me manquent, tous ces visages que je m’efforce d’imaginer...
Ainsi, en nous racontant quelque chose de chacun d'eux, de chacune d'elles, vous nous aiderez à mieux nous imaginer pour ne pas les oublier.

Ma contribution est prise d'un site italien, Neodemos, qui a republié aujourd'hui un article que Valeria leur avait soumis en 2013, intitulé « Allez les filles, au travail ! ». Et bien que le titre soit en français, l'article est en italien, et je n'ai pas trouvé trace de sa traduction sur le Web. J'ai donc décidé de le traduire pour le partager avec vous.

Quant au choix de titrer en français un article italien, je pense qu'il s'explique par un jeu de mots intraduisible en italien : travail en français désigne aussi bien l'emploi que le travail d'une femme qui accouche, alors que l'italien a deux mots différents : respectivement "lavoro" et "travaglio", qui sont les deux principaux sujets abordés par Valeria dans son article.

Donc même si je ne peux pas en être sûr à 100%, il est évident que la chose ne pouvait pas lui échapper, elle qui partageait ces deux cultures qui sont aussi les miennes, la culture française et la culture italienne. Voici ma traduction de l'original :
En Europe, dès la fin des années 90, la Stratégie européenne pour l’emploi (SEE) a promu l’emploi féminin. L’objectif des institutions communautaires visait à encourager l’emploi des femmes pendant toutes les étapes de leur vie active, et en particulier dans les moments considérés « à risque », qui coïncident avec la naissance des enfants. Bien que la participation des femmes au marché du travail ait fortement augmenté au sein de l’Union européenne, il persiste encore d’importantes différences entre les pays. En effet, les pays d’Europe du Nord se caractérisent par des taux d’emploi féminin élevés et par de hauts niveaux de fécondité. En revanche, dans les pays d’Europe du Sud, les taux d’activité des femmes sont bas et se conjuguent à de faibles niveaux de fécondité (OCDE, 2011). 
Nous observons d’ailleurs ces mêmes écarts entre la France et l’Italie. En 2011, le taux d’emploi des femmes âgées entre 20 et 64 ans était de 65 % en France, contre 50 % en Italie. Toujours en 2011, l’indicateur conjoncturel de fécondité était de 2 enfants par femme en France, contre tout juste 1,4 en Italie (ISTAT, 2012). 
Or il s’agit de deux pays relativement proches en termes démographiques, tous deux ayant une population d’environ 60 millions d’habitants (en ne considérant que la France métropolitaine), et une espérance de vie à la naissance comparable. Ils partagent en outre divers aspects culturels, tels que la religion catholique, et géographiques, puisqu’ils sont réunis par 515 km de frontière en commun. De même, l’organisation du marché du travail semble répondre à une logique semblable : relativement stricte dans les deux pays, même si en Italie les travailleurs appartenant aux catégories « habituelles » comme l’industrie, sont davantage protégés. 
À la lumière de ces données, il paraît logique de se demander comment ces deux pays voisins présentent des écarts aussi profonds au niveau de la fécondité et de la participation des femmes au marché du travail. Parmi les explications possibles, observons que l’Italie, plus que la France, conserve une vision plus traditionnelle des rôles assignés aux hommes et aux femmes. 
Du travail, mais pour qui ? Opinions des italiens et des français 
En 2008, l’étude « European Value Study » décrit les grands contrastes qui caractérisent les opinions des français et des italiens sur la participation des femmes au marché du travail. 
À la question « Un enfant qui n’a pas encore l’âge d’aller à l’école a des chances de souffrir si sa mère travaille ? », 76 % des italiennes et des italiens se déclarent « tout à fait d’accord » ou « plutôt d’accord », contre seulement 41 % des françaises et des français. De même, à la question « Une mère qui travaille peut avoir avec ses enfants des relations aussi chaleureuses et sécurisantes qu’une mère qui ne travaille pas ? », là encore les italiennes et les italiens se montrent plus traditionnels que leurs voisins transalpins, puisque 19 % d’entre eux sont « tout à fait d’accord », contre 61 % de françaises et de français. 
Il y a donc en Italie une opinion négative à l’égard du travail féminin lorsque les enfants sont en âge pré-scolaire, alors qu’en revanche, en France, l’emploi des femmes est encouragé à toutes les étapes, y compris en présence d’enfants en bas âge. Pour autant, il nous semble raisonnable de penser qu’en Italie, plus qu’en France, la participation des femmes au marché du travail peut être influencée par l’âge des enfants et par leur nombre. 
Qui sont les femmes qui travaillent en France et en Italie ? 
Selon les données de l’enquête 2011 sur la population active (Labour Force Survey), dans les deux pays le taux d’emploi des femmes sans enfant est systématiquement plus élevé que celui des femmes qui en ont. Toutefois, la situation semble bien plus grave en Italie puisque, dans la tranche d’âge comprise entre 25 et 49 ans, 76 % des femmes sans enfant travaillent, contre 55% des femmes ayant des enfants, alors qu’en France, ces mêmes pourcentages atteignent respectivement 81 % et 74 %. 
De plus, en Italie, le taux d’emploi des femmes est influencé par la taille de la famille, en diminuant au fur et à mesure qu’augmente le nombre d’enfants. Or en France, les variations de ce taux restent marginales même en présence d’un ou deux enfants dans le noyau familial. Cependant, dans les deux pays, l’activité professionnelle des femmes est sérieusement compromise dans les familles avec trois enfants ou plus. En Italie, en effet, dans la tranche d’âge 25-49 ans, seules 42 % des femmes ayant trois enfants sont actives avec un emploi, là où ce pourcentage touche 60 % en France. 
Donc, bien qu’en Italie il y ait une opinion négative sur le travail des femmes en présence de jeunes enfants, le taux d’emploi des femmes ayant des enfants en âge pré-scolaire n’est inférieur que de 6 points à celui des femmes sans enfants âgés de moins de six ans (61 % contre 55 %). En France, au contraire, même si l’on a une opinion positive sur le travail des femmes pendant toutes les phases de leur vie active, le taux d’emploi diminue fortement en présence de jeunes enfants (80 % des femmes sans enfants âgés de moins de six ans sont actives avec un emploi, contre 66 % des mères ayant des enfants de moins de six ans). Il existe en effet dans ce pays une batterie de mesures pour concilier travail et vie de famille, afin de permettre aux femmes (et aux hommes) d’interrompre - momentanément - leurs activités professionnelles.
Conclusion 
Dans un environnement européen qui favorise l’emploi des femmes, impossible d’ignorer l’impact de la naissance des enfants sur leur vie professionnelle. D’un côté, en effet, si l’Italie peine à atteindre l’objectif fixé par le traité de Lisbonne de parvenir à un taux d’emploi féminin de 60 %, observons de l’autre qu’en France, un pays bien plus « performant », l’emploi des femmes reste encore sensiblement affecté par l’âge et le nombre des enfants dans le noyau familial. C’est pour cette raison qu’il semble souhaitable de parvenir dans les deux pays à un meilleur partage des responsabilités familiales et professionnelles entre les femmes et les hommes.
Voilà. Je n'ai rien à ajouter, sinon l'immense tristesse qui m'étreint face à tant de gâchis.





lundi 5 octobre 2015

Wolkswagen, le désastre ... communicationnel

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* * *

Volkswagen, premier constructeur automobile mondial et premier pourvoyeur d'emplois en Allemagne, est surtout le dernier des communicants !

S'il fallait donner une date au début du scandale, nous fixerions le 18 septembre dernier. Ce n'est pas moi qui le dis, mais Michael Horn, President & CEO de Volkswagen Group of America :
On September 18, 2015, Volkswagen Group of America, Inc. and Volkswagen AG received notice from the US Environmental Protection Agency, US Department of Justice and the California Air Resources Board informing VW that those agencies had determined that some of our 2.0L 4-cylinder TDI vehicles do not comply with applicable emissions regulations.
Or le scandale a pris depuis des proportions planétaires, et cela fait déjà plus de quinze jours que j'observe la réaction du Groupe pour faire face à une crise réputationnelle sans précédent, qui risque bien de faire voler en éclats l'image de la marque, mais pas seulement, et cela de façon durable, voire irrémédiable.

Face à l'ampleur du phénomène, j'ai d'abord pensé que le Groupe allait immédiatement mobiliser une armée de cabinets de communication et de spin doctors pour mettre en place, et vite fait, une stratégie de com' qui tienne la route, c'est le cas de dire :-)

Apparemment il n'en est rien, les jours et les semaines commencent à s'accumuler sans que Volkswagen ne semble vraiment prendre la mesure des risques pour sa survie-même !

Le premier article qui m'a vraiment interpellé sur la question a été publié le 24 septembre, il s'intitule Even textbook crisis management can't save VW, et sa thèse est la suivante :
Pour autant qu'un Groupe serait en mesure de brillamment maîtriser sa communication de crise [chose dont Volkswagen a déjà prouvé dans le passé qu'il n'en était pas capable (en niant d'abord un problème ayant provoqué un décès, avant de devoir faire marche arrière en catastrophe)], certaines fautes sont impardonnables, elles ne peuvent tout simplement pas être commises (there are some mistakes that simply cannot be unmade).
Et le journaliste de commencer son article en énumérant les 3 principes clés de la gestion de crise, enseignés pendant plus de trente ans aux étudiants en MBA des business schools américaines :
  1. Act fast.
  2. Take responsibility.
  3. Declare the crisis over...
* * *

1. Agir vite

Près de trois semaines ont déjà passées, Or même si l'action du Groupe peut sembler rapide de prime abord, dans les faits elle est au mieux incohérente et sans la moindre coordination, et au pire elle va droit dans le mur en cumulant les fautes de communication, en ajoutant le dilettantisme et l'incompétence au mensonge. Le mensonge étant bien évidemment l'installation d'un logiciel truqué sur des millions de véhicules, et depuis des années !

Puisque selon des témoignages rapportés par Bild, les premiers logiciels "tricheurs" auraient été installés en 2008 ! Donc, déjà il est prévisible que des montagnes d'actions en justice vont s'abattre sur Volkswagen, un peu dans tous les pays du monde !

Un premier procès pour fraude a d'ailleurs été intenté aux États-Unis par deux professeurs de Stanford, Matthew Smith et Bernadette Meyler, qui accusent Volkswagen de les avoir trompés, puisqu'ils ont acheté en 2013 une Passat TDI justement pour avoir donné foi aux promesses publicitaires de la marque, soit-disant concernée par les problèmes liés aux changements climatiques, qui vantait les qualités d'un véhicule "vert" et "ami de la nature" : fini le diesel de papa, proclamait fièrement le constructeur, nous sommes entrés dans la nouvelle ère du diesel ("We’ve ushered in a new era of diesel", "This ain't your daddy's diesel"). On ne saurait mieux dire ! La suite ici :


Donc outre les pertes commerciales, énormes depuis le début (38% de capitalisation en moins en deux jours), il faudra faire face autant aux actions de classe qu'aux procès des gouvernements nationaux et des instances internationales, et peut-être plus grave encore, à la perte de confiance de millions de clients qui se sentent floués...

Or dans une autre analyse intitulée "Moteurs truqués: Volkswagen pris dans le piège de sa propre communication", Yves-Paul Robert, directeur associé et responsable de la communication de crise chez Havas Worldwide, estime justement que les clients sont les grands oubliés de cette non-communication.
Une communication mal maîtrisée qui n'a pas été sans conséquence sur la dégradation de l'image du groupe, particulièrement visible sur internet...
ajoute Bertrand Girin, cofondateur de Reputation VIP, startup spécialisée dans la gestion de la réputation sur internet.

Car sur le Web, c'est la cacophonie. Une présence (impossible d'appeler ça un "site") créée à la va-vite ici (EN), une autre là (FR), mais sur Internet que fait l'internaute moyen désireux d'en savoir plus sur la position officielle du groupe dans cette affaire ? Il se rend tout simplement sur le site institutionnel de Volkswagen, dont voici une capture de la page d'accueil :


Déjà, la première chose qui saute aux yeux, c'est que chez eux, tout à l'air normal ! Il n'y a pas un avant et un après 18 septembre, non, apparemment il ne s'est rien passé ! Pire encore : le seul espace où cliquer pour espérer en savoir davantage, "Current Customer Information" renvoie au lien info.volkswagen.com, qui renvoie lui-même ... à RIEN !


En pleine catastrophe, c'est quand même impressionnant... (ils ont corrigé le lien depuis) ! Donc que fait l'internaute désabusé dans ces cas-là ? Il se rabat sur Twitter en espérant en savoir plus ! Là encore, en apparence tout est normal :


Une image tranquillisante, ludique même, parfaitement adaptée à la situation. Où l'on apprend que le bon lien était non pas info.volkswagen.com mais volkswagen.com/info, passons...

Ceci dit ce qui me frappe énormément sur ce compte officiel, c'est un beau 0 pointé pour Following ! Donc nous avons une marque suivie par près de 50 000 internautes mais qui ne suit elle-même PERSONNE ! Bonjour la conversation.

Ont-ils jamais compris chez Volkswagen que cela renvoie l'image d'une marque arrogante, qui ne montre absolument aucun intérêt pour dialoguer avec ses clients ? Alors que dans les jours, les semaines et les mois qui viennent la marque va être sollicitée comme jamais elle ne l'a été auparavant par des millions de personnes souhaitant en savoir plus ? Et souhaitant dialoguer sans intermédiaire, une formidable opportunité à saisir pour le Groupe...

* * *

Mais il n'y a pas que les clients qui sont concernés. Dans la une du Canard enchaîné du 30 septembre, le journal jette un pavé dans la marre : "Le chantage de Volkswagen pour faire taire la presse", en citant un courriel daté du 22 septembre, adressé par MediaCom, agence d'achat d'espaces de Volkswagen, aux dirigeants de quotidiens régionaux. La teneur est la suivante :


En clair, si votre journal ne publie aux dates voulues aucun article relatif à la crise VW, nous maintiendrons les investissements. Sinon, nous serons dans l'obligation d'annuler ce dispositif...

La régie s'est défendue en disant bla bla bla, bla bla bla, qu'il n'y avait aucune coupure budgétaire prévue (chose confirmée par le constructeur), juste une demande de décalage des publications, pour éviter de "percuter" l'actualité. Pourquoi pas ! Mais ceci dit, faudrait quand même que leur rédacteur apprenne un peu mieux l'expression écrite, parce qu'à le lire, il ne se fait pas trop bien comprendre !

Par ailleurs n'importe qui ayant un peu l'esprit tordu, comme moi, pour citer quelqu'un au hasard, pourrait immédiatement penser que ci cela se fait en France, ça peut se faire aussi ailleurs. Mais bon, si Volkswagen dit le contraire, il n'y a franchement aucune raison de douter de leur parole :-)

Et puisque l'on parle d'agir vite, à noter que cette communication date du 22 septembre, c'est-à-dire au tout début de la crise. La veille ils annonçaient encore "Think Blue", "Think New" ! Les réponses sont tombées comme des couperets. Donc agir vite, certes, mais agir bien aussi.

C'est ainsi que certaines valeurs dont la marque se faisait le flambeau depuis des années se retournent contre elle avec violence, et le constructeur risque de regretter amèrement son choix (Volkswagen must be ruing the day it made “sustainability” a core value).



2. Prendre ses responsabilités

Assument-ils ? "Nous n'avons aucune excuse et cette manipulation a profondément choqué Volkswagen." Ah bon ! Eux non plus n'étaient pas au courant ?
La fraude aux tests anti-pollution est un désastre moral et politique pour Volkswagen. Le comportement illicite des ingénieurs et techniciens impliqués dans le développement du moteur a choqué Volkswagen autant qu’il a choqué le public. Nous ne pouvons que nous excuser et demander à nos clients, au public, aux autorités et à nos investisseurs de nous donner une chance de faire amende honorable.
Parce qu'ils voudraient peut-être nous faire croire qu'une poignée d'ingénieurs et de techniciens ont décidé, en toute autonomie, d'installer un logiciel truqué sur plus de 11 millions de véhicules, commercialisés pendant des années dans le monde entier, sans que les instances dirigeantes ne le sachent, ne le découvrent ni n'en entendent parler ?

Donc soit ils mentent (encore !), soit ils sont totalement incompétents. Je ne sais ce qui est le pire, mais dans un cas comme dans l'autre, ils continuent vraiment de nous prendre pour des cons ! Ils se sont sûrement laissés déborder par les événements, mais qu'ils se reprennent, car à moins de repartir en faisant preuve d'humilité, s'ils persistent dans leur délire, qu'ils sachent d'ores et déjà que le point 3 (la crise est surmontée), ce ne sera ni pour demain ni pour après-demain, et peut-être même jamais...

* * *

En conclusion, ce que je pense aujourd'hui, c'est que, selon toute probabilité, cette crise aura aussi des répercussions sur l'ensemble de l'industrie automobile. J'ignore dans quelle mesure, mais j'imagine que tous les constructeurs doivent déjà plancher sur leur communication et sur les initiatives à mettre en place pour profiter de la situation et faire face à la tempête à venir.

Sauf Volkswagen !



P.S. Il n'est peut-être pas trop tard. Vous aurez certainement noté qu'il y a une erreur dans le titre : Wolkswagen, le désastre ... communicationnel. Juste histoire de rappeler à la marque, que lorsqu'elle veut, elle peut mieux faire :-)




vendredi 31 juillet 2015

Yahoo’s Mission

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* * *
[Original post in French]

[UPDATE, November 12, 2015] Wow! I can't believe it, today Yahoo crafted a 24th mission: Yahoo is a guide focused on making users' digital habits inspiring and entertaining... I guess the next one will be written directly by McKinsey!

[UPDATE, Febbruary 19, 2016] Marissa did it again, three months later: the 25th mission commutes the 24th mission in the 23rd one: Yahoo is a guide focused on informing, connecting, and entertaining our users... Finally, the last and true one is probably “Yahoo is exploring strategic alternatives to sell ... Yahoo!
* * *

A press release dated July 7, 2015 states:
Yahoo is a guide focused on informing, connecting, and entertaining our users. By creating highly personalized experiences for our users, we keep people connected to what matters most to them, across devices and around the world. In turn, we create value for advertisers by connecting them with the audiences that build their businesses.
This is the 23rd time Yahoo has changed “missions” since its inception in January 1994. That’s more than one mission for every year!

I was quite surprised to discover this “news,” especially since I had just compiled Yahoo’s previous 22 missions in an infographic, which I posted on June 25 (and updated since), just one week BEFORE Yahoo AGAIN changed missions!

By chance, on the very same day an internal memo signed by Microsoft CEO Satya Nadella was leaked. It revealed the company’s new mission statement:
Today, I want to share more on the overall context and connective tissue between our mission, worldview, strategy and culture. It is critical that we start the new fiscal year with this shared vision on what we can do and who we want to become. 
Mission. Every great company has an enduring mission. Our mission is to empower every person and every organization on the planet to achieve more. I’m proud to share that this is our new official mission statement. This mission is ambitious and at the core of what our customers deeply care about.
And, in keeping with what the Microsoft chief had already announced a week earlier, the company’s official blurb is now:
Microsoft (Nasdaq “MSFT” @microsoft) is the leading platform and productivity company for the mobile-first, cloud-first world and is focused on empowering every person and every organization on the planet to achieve more.  
A mission. That’s the key: “Every great company has an enduring mission.” Except Yahoo, apparently.

At the beginning it seemed that Ms. Mayer was planning to rewire Yahoo:
Mayer's most important job is to articulate a vision of what Yahoo can be beyond what she has described as giving "end users something valuable and delightful that makes them want to come to Yahoo every day." That mission statement is not different from that offered by her many CEO predecessors at Yahoo.
Yet Marissa Mayer is also convinced that “very strong companies have very strong cultures, and Yahoo is no exception.” She uttered these words in a very interesting interview with Bloomberg TV at the 2013 World Economic Forum meeting in Davos, Switzerland, where she discussed the future of internet technology and search with Erik Schatzker.

Her statement seems in stark contrast with reality. A company with a strong culture does not change missions every year. Between 1994 and July 2012, there were 18 changes in 18 years. And between July 16, 2012 (the day Yahoo hired Marissa Mayer) and today, there have been five more changes, for an even faster pace than during the 18 previous years!

Could this be validation of the “disappointment” expressed by Shar VanBoskirk, a Forrester analyst for B2C marketing professionals, in her post titled “Marissa Mayer Doesn't Fit Yahoo!'s Needs” on the day Mayer was appointed? She says:
Yahoo! needs a strategic visionary, not a product engineer. (…) And Mayer's background is in product development...not corporate strategy, not marketing, not brand definition...the areas where Yahoo! has the most critical need. 
Yahoo! needs a strategic vision, not individual product promotion. My other worry with Mayer's appointment is that it signals yet another shift in strategic vision for Yahoo!. I count four different strategies over the last four years. (…) 
Now, Yahoo! seems to be chasing a new vision: one which emphasizes individual Yahoo! products, over a big-picture brand. I am not a fan of this vision (see my first point above), but I also hate that Yahoo! can't identify and stick with a clear strategy for more than about 10 months. 
The optimist in me hopes that the third time will be the charm here for Y! with its post-Yang CEO choices. Mayer will prove me wrong if she can: 
  1. Define a clear vision for the Yahoo! brand; 
  2. Get rid of the extraneous Yahoo! products that have nothing to do with that vision (say its Web hosting or domain registration businesses?); and 
  3. Market the new vision clearly so that business and consumer customers know what Yahoo! is and why to use it.
Three years later, how can we reconcile “having a strong culture” with still not having a clearly identified mission upon which the company can build and grow over the long term? Can we say with confidence that Mayer has been able “to define a clear vision for the Yahoo! brand and market it clearly so that business and consumer customers know what Yahoo! is and why to use it”?

No! As I concluded in my first post on this crucial topic for any company (first published on March 1, 2010 and updated on June 24, 2011), having too many missions & visions just means you have no mission, no vision at all!

As a result, Yahoo’s core business, once the leading guide to the internet, is now valued at $4bn, just 1 per cent of Google's latest valuation.

Yahoo even pulled off the tour de force of failing to buy Google for $3bn in 2002. Page and Brin can seriously thank Terry Semel.

Proportionally speaking, it’s a similar situation to Blockbuster, which refused to buy Netflix in 2000 for $50m. Today, Blockbuster doesn't exist and Netflix is worth about $43bn.

But since Yahoo does still exist, probably more for historical than economic reasons, I wondered what might be its actual mission going forward. What might form a mission that is both unifying and enduring?

Before offering my own answer to this question, I decided to do an in-depth analysis of the 23 missions put forth by Yahoo since its IPO in 1996. I figured this would at least tell us something interesting about what Yahoo thinks about Yahoo.

There’s nothing like a visual representation to give you a clear overview of the evolution:


Right off the bat, we see four major periods emerge, each corresponding to a specific era in Yahoo’s governance:
  • 1996-2001, CEO Tim Koogle, 6 missions, a new one each year 
  • 2002-2009, CEOs Terry Semel + Jerry Yang, 6 missions 
  • 2009-2012, 4 CEOs: Carol Bartz, Tim Morse [interim], Scott Thompson & Ross Levinsohn [interim], 6 missions 
  • 2012-present, CEO Marissa Mayer, 5 missions

This breakdown is confirmed by a statistical analysis of the 23 missions, with a list of the 15 most frequently used terms for each of the four periods:

1


2


3


4


So the statistical analysis of the 23 missions total 1291 words, averaging 56 words per statement, and all the terms that appear most often within each of the four periods (aside from “Yahoo” and its variations) form a semantic cloud revealing the 40 most frequently used words:


As you can see with just a glance at the cloud, the “vision” is completely lost in the whole, which is more a cacophony offering little hope of any coherence. Maybe that’s also why, in the last two missions, Yahoo has lost its exclamation point.

Shar VanBoskirk had already noted in 2011
Yahoo! lacks vision and a focused corporate strategy. This is Yahoo!'s greatest challenge: it is everything... a content company, an email engine, a database marketer, a publisher network, an ad server, an ad management platform, but with no overarching vision of why all of these things and how they fit together. 
This is precisely the image we get from the word cloud!

Here is a table of these 40 words weighted by number of occurrences:


INTERNET
32

BUILD
5
ONLINE
19

DEVICES
5
BRAND(ED)/S
19

NETWORK
5
SERVICES
18

PEOPLE
5
BUSINESS(ES)
17

CONTENT
4
USER(S)
15

FOCUSED
4
COMPANY
14

INNOVATIVE
4
TRAFFIC(KED)
13

MILLIONS
4
WEB
13

PRODUCTS
4
GLOBAL(LY)
12

TECHNOLOGY
4
MEDIA
12

WORLD
4
GUIDE
11

AUDIENCES
3
LEADING
11

COMPREHENSIVE
3
CONNECTED/ING
9

CONSUMERS
3
EXPERIENCES
9

ENTERTAINING
3
WORLDWIDE
8

GLOBE
3
DESTINATIONS
7

PERSONALIZED
3
BRAND
6

PROVIDER
3
NAVIGATIONAL
6

VALUE
3
ADVERTISERS
5

VISION
3

However, in the Bloomberg interview Marissa Mayer seems to offer interesting answers to what Yahoo’s mission and vision should be. The one I find the most convincing is this:
She said that the Web has become “vast” with content, and that what Yahoo can do is use all the contextual clues it has about its users – their “social context,” their specific location, their activity on Yahoo and elsewhere – “to make sense of the content.” In short, what Marissa Mayer’s Yahoo will do is present “The Internet, ordered for you.”
She calls it a return to the company’s roots:
That’s interesting, because it actually brings Yahoo back to its roots – that’s what Yahoo was – it took the internet and ordered it up. Now it’s so vast, you can’t just categorize it any more.
At the same time she seems to allude to Yahoo’s return to search, which had been the company’s biggest failure next to Google: “You become the query, so Yahoo will take all daily habits and all signals and map them in the user’s interest graph, create an ontology of entities, relations between objects, and the Web ordered for you…”

Why not? It certainly seems like a great new mission (and vision) for a company like Yahoo, but she would be more credible if she started by putting Yahoo in order, and then the Web. As an example, there is still a complete lack of consistency between the company’s 23rd mission (still different from the official one) and the one that appears on Yahoo's site or on Yahoo’s Twitter account (malaysian one, still with the old logo) and abroad, where Yahoo France is different than Yahoo Italia and so on. I can’t even imagine what the other countries and languages look like.

Let's have a look at the different mission statements on different official Yahoo sites as of July 31, 2015:


As a result, after 21 years of reflection and 23 unsuccessful attempts to create a compelling, unifying and enduring statement for users as well as shareholders and investors, the time may have come for Yahoo and its executives to solve this problem.

* * *

From the very beginning of the Yahoo enterprise, starting with the meaning of the name (Yet Another Hierarchical Officious Oracle), it all reminds me of Diderot and the Encyclopedists during the Enlightenment: their dream was not only to gather all the knowledge in the world, but “to change the way people think.” So the authors chose this verse [242] from Horace’s Ars Poetica as part of the Epigraph:


In other words:

So great is the power of the right arrangement and connection 

Wouldn’t that be an excellent, authentic mission for Yahoo?





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