Depuis toujours je suis très porté sur le texte ! Apparemment, je ne suis pas le seul : la population des obsédés textuels ne cesse de grandir, de Roland Bacri à Frédéric Dard, en passant par des poètes, des twittos, des radios, des chanteurs, Serge Gainsbourg ou Vincent Roca :
Lauréat du grand prix Raymond Devos en mars 2011, Vincent Roca, jongleur de mots, contorsionniste du langage et des symboles, tantôt informatif ou ironique, tantôt didactique ou parodique, sur le ton de la moquerie ou de la confidence, comme dans cet imaginaire prière d'insérer (que l'on peut retrouver un peu partout sur Internet comme prière des seniors, des retraités, des plus de 60 ans, etc.) :
Cité par Jean-Loup Chiflet dans son Dictionnaire amoureux de l’humour (Plon, 2012), selon qui, lors de son spectacle « Vite, rien ne presse ! », Vincent Roca a présenté cette émouvante prière des malades, à lire entre un « apéritif-cancer » et une « miction-impossible » !
Parcours exemplaire en Absurdie, en compagnie d'autres joueurs d'humour comme, entre autres, Pierre Dac et Francis Blanche, Michel Audiard, Jacques Prévert, Raymond Devos lui-même, Jean Yanne, Jacques Martin, Daniel Prévost, Olivier de Kersauson, Pierre Desproges ou Stéphane De Groodt, maîtres ès parolie...
En parlant de maîtres, cela me rappelle le commentaire suivant à mon premier billet :
Cher Maître,
Vous qui êtes un expert en la matière, je vous prie de dissiper le doute qui me hante depuis mon enfance : est-il vrai que le doigtage textuel rend sourd ? D’aucuns prétendent que c’est un mensonge répandu par une societé textuophobe. Or n'ayant pas particulièrement l’ouïe fine, je crains que mes débordements textuels y soient pour quelque chose. Qu’en pensez-vous ?
Ce fameux doigtage textuel, devenu "digitalisation" à l'ère du Web (la langue n’étant pas seule impliquée, il faut également du doigté pour bien agencer les membres d’un raisonnement), c'est un peu comme passer de « La masturbation rend sourd », à « Quoi ? Distribution de topinambours » (souvenir de lectures de BD dans ma jeunesse), le calembour n'est jamais loin.
Ainsi, véritable texicomane, il m'est impossible de résister au texte-appeal d'une bombe textuelle (text bomb, text bomb, chantait Tom)... Toujours en proie à un désir ardent, doublé d’une passion dévorante, j'ignore ce qu'est l'inappétence textuelle. Pour autant, je ne me reconnais aucune passion coupable ou pulsion inavouable, tout au plus un léger fétichisme, juste un collectionneur de palimptextes et d'objets textuels ayant une attirance immodérée pour les vieux livres, dont l'odeur, la vue et le toucher provoquent chez moi, dans une débauche de sens, une forte excitation poïétique !
À l'opposé, pourfendeur des mauvais traitements de texte et de tous les libidineux textuels, guerroyeur contre les abus/excès textuels, va-t-en-campagne pour combattre les salaces de la parole et les lubriques du vocabulaire, pour extirper les mauvaises herbes de l'orthographe dégénérée, des mots évidés de leur substance, des faux discours des vrais bonimenteurs, des carabistouilles des politiciens et communicants véreux, le combat est sans fin, à la manière de George Orwell !
*
Toutefois il faut bien conclure. Aussi, avec votre accord, naturellement, reprendrai-je cet ancien sondage pour mieux mesurer l’appétit et le potentiel textuels de mes lecteurs et lectrices, en espérant de nombreuses réponses :
- À quel âge avez-vous eu vos premières relations textuelles ?
- Quel est votre sentiment face à une page vierge ?
- Selon vous, quelles sont les principales idées reçues sur la textualité ?
- Comment réagissez-vous en cas d’agression textuelle, écrite ou verbale ?
- Que faites-vous en cas d’abstinence textuelle prolongée ?
- Quelle est votre recette du bonheur textuel ?
- Mantra ou tantra, quel sera votre mot de la fin ?
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