* * *
[Billet connexe : Le marché de la traduction en France depuis 2010...]
Premier billet d’un triptyque intitulé « Moi et les autres » :
- Se (faire) connaître comme traducteur
- Le marché mondial de la traduction et les 5 forces de Porter
- Identifier MON propre marché de la traduction pour me positionner par rapport à la concurrence
* * *
Titre inspiré d'une discussion récemment ouverte sur Proz.com, pour un argument que j'ai fréquemment abordé lors de mes formations marketing pour traducteurs (déjà 4 à mon actif), mais que je vais essayer de développer ici de manière plus approfondie.La première réflexion, théorique, est une équation :
se faire connaître comme traducteur = se connaître comme traducteur
En mathématique, selon le Robert, la définition d'une équation est la suivante :
Relation conditionnelle existant entre deux quantités,
et dépendant de certaines variables (ou inconnues).
Ce qui est parfait pour notre cas, reconnaissons-le ! Il suffit de remplacer "quantités" par "axiomes", et le tour est joué.
- Axiome : « Vérité indémontrable mais évidente pour quiconque en comprend le sens, (...), proposition admise par tout le monde sans discussion. »
- Axiome : « Vérité indémontrable mais évidente pour quiconque en comprend le sens, (...), proposition admise par tout le monde sans discussion. »
Donc il est (devrait être) clair, évident à tout le monde, que se connaître comme traducteur est le postulat de base, pour pouvoir ensuite se faire connaître comme traducteur.
Car dans la forte, étroite relation conditionnelle existant entre les deux expressions, se connaître comme traducteur est la condition sine qua non pour se faire connaître comme traducteur, la première étape obligée sans laquelle impossible d'appréhender les innombrables variables, et encore moins les inconnues !
Mais se connaître comme traducteur implique aussi un premier corollaire, immédiat, qui est celui de connaître le marché de la traduction en général, et son propre marché en particulier : il y a une infinité de marchés de la traduction, un par personne, en fait.
1 traducteur = 1 marché
Qui est le mien, forcément différent de celui de mes collègues. Pour me connaître, je dois donc connaître, et comprendre, ce que font les autres, pour apprendre à me situer d'une manière générale par rapport à eux, et à me positionner plus précisément par rapport à celles et ceux qui sont plus proches de mon marché - mes concurrents potentiels -, afin de me DIFFÉRENCIER !
Se différencier, c'est simplement répondre à la question suivante :
- pourquoi le client me contactera-t-il, moi, plutôt que mon collègue ?
--> Lorsque quelqu'un sait donner une réponse simple à cette interrogation, il a déjà parcouru l'essentiel du chemin pour se faire connaître comme traducteur...
J'insiste sur la notion de simplicité car ce qui fait votre différence fait aussi votre principal argument de vente, et votre principal argument de vente doit s'exprimer en termes simples et concis ("concis" étant également la contraction de "concret + précis"...).
C'est le concept marketing de l'USP, l'Unique Selling Proposition, théorisé dès le début des années 60 par Rosser Reeves dans Reality in Advertising, que je préfère décliner en Unique Service Promise à notre niveau : la PROMESSE D'UN SERVICE UNIQUE, le mien !
Une promesse qui doit se traduire en une seule formule, la fameuse "tagline", ou accroche en français, qui est également votre signature, dont la fonction n'est pas seulement d'attirer l'attention de vos destinataires, mais surtout de véhiculer la promesse du service unique que vous proposez et qui répond (correspond) à leurs attentes.
Sur la base des informations communiquées par une quinzaine de traductrices/traducteurs dans le cadre d'une formation précédente, voici les 20 termes plus communément cités (outre "traduction" et "interprétation", bien sûr) dans leurs accroches :
* * *
La deuxième réflexion, pratique, est le fruit d'un long travail de synthèse, pour parvenir à la représentation graphique, bipolaire (toujours pour rester dans les maths...), que voici :
En clair, les 2 pôles de connaissance sont : moi, et les autres (puisque le marché au sens large comprend également tous les acteurs impliqués, dont les collègues).
- Moi : me connaître moi-même, analyse SWOT, bilan de compétences
- Autres : connaître le marché, analyse SWOT du marché en général, et de MON MARCHÉ en particulier (ce qui suppose de l'avoir identifié...)
- À mon niveau : personal / professional branding
- Au niveau du marché : marketing
Tout part de là.
Et à terme tout cela finit par déboucher sur une présence Internet (sujet plutôt complexe que j'ai abondamment développé sur le Web, voir quelques éléménts ici), désormais indispensable, même si à notre niveau, comme le souligne fort justement Éloïse, en général cela sert davantage de vitrine que de contact direct avec le client.
Ceci dit, mieux vaut avoir une vitrine que de n'en avoir aucune, et, surtout, ne jamais négliger la forte dimension sociale de la traduction, « indispensable à tous les aspects professionnels du métier : chacun/e devant impérativement faire du networking pour se former, s’informer, se mettre à jour, s’entraider, demander conseil, travailler en mode croisé – traducteur + relecteur –, voire organiser des équipes sur les projets complexes, trouver les bonnes ressources, techniques ou terminologiques, échanger des dictionnaires, de la documentation de référence, ou, surtout, pour celles et ceux qui vivent à l’étranger, rester en contact avec leur langue et les implications socioculturelles qu’elle véhicule…»
Bien évidemment, chacun des aspects qui précède doit être approfondi (la présentation finale, d'une centaine de diapositives, consacre 50 diapos à chacun des 2 blocs), mais j'espère déjà que ce billet puisse fournir à chacun/e suffisamment d'infos pour poursuivre sa propre recherche :
1 traducteur = 1 marché = 1 recherche
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire