lundi 7 juin 2021

La création de son propre emploi

Pitch de Glocalize pour les JO de @Paris2024 Translation 2.0 Search Engine
@ Translation 2.0 di Jean-Marie Le Ray
Translation 2.0 di Jean-Marie Le Ray in Italiano Translation 2.0 di Jean-Marie Le Ray en français Translation 2.0 di Jean-Marie Le Ray in English Marketing Board on Pinterest, by Translation 2.0 Marketing & Branding for Consultants Translation 2.0 on Twitter Translation 2.0 on Facebook Jean-Marie Le Ray on LinkedIn Some Papers on Academia.edu Some presentations on SlideShare Some video-sharing on YouTube Federico Pucci: il pioniere italiano della traduzione automatica nel mondo


* * *

Cet article fait suite à deux billets postés il y a cinq ans déjà :

  1. Le « nouveau maintenant » de nos professions (22 mars 2016)
  2. Conseils aux jeunes qui réfléchissent à leur carrière future (14 août 2016)
*

Créer son emploi, pourquoi ? comment ?

Dans l'univers en miettes d'un monde du travail invisible, de plus en plus de citoyen(ne)s n'ont pas d'emploi. Pour les raisons les plus diverses... Que faire lorsqu'on est dans une telle situation ?

Je parle d'expérience : c'était mon cas à la fin des années 70 / au début des années 80. Un problème que j'ai mis 10 ans à résoudre, puisque j'ai vraiment débuté ma carrière à la fin des années 80 / au début des années 90 !

En fait, bien que j'aie commencé à traduire en 1985, il m'a fallu 4 ou 5 ans pour "asseoir" mon métier, une période durant laquelle mon activité aurait pu partir dans tous les sens...

J'étais à l'époque ce qu'on appelle un pluriactif (bien obligé), ayant exercé jusqu'à 7 boulots en même temps, dont prof. pendant 4 ans dans une école d'état italienne (1987-1991).

J'aurais même pu devenir titulaire mais j'ai préféré opter pour la profession libérale. Je dois d'ailleurs être l'un des très rares cas à avoir refusé par deux fois le statut de fonctionnaire, dans des pays différents : une première fois en France (étant orphelin à 18 ans de deux parents fonctionnaires, j'avais toutes les portes ouvertes...), puis quelques années plus tard en Italie !

En mon âme et conscience, je n'ai jamais regretté ce choix, même si dans certains moments de grande difficulté je me suis sincèrement demandé si je n'avais pas fait une connerie... Et parfois je me le demande encore, tout en connaissant la réponse : non. Question de tempérament.

Et puis en 1989 le destin m'a un peu forcé la main : un ami m'a payé la création de mon agence de traduction ! Que j'ai fermée ... 25 ans plus tard, en 2014. Gros ennuis de santé...

Après quoi je me suis remis à mon compte en France, comme micro-entrepreneur, depuis le 1er janvier 2018, mais avec plus de 30 ans de métier derrière.

En conclusion, pourquoi est-ce que je vous raconte ça : parce qu'on ne crée pas son emploi en partant de zéro !

* * *

Créer son emploi, pourquoi ?

La réponse individuelle à ce "pourquoi" est la clé de votre réussite future ... ou de votre échec. Indépendamment de sa nature, votre motivation est le fondement de votre avenir professionnel.

En réalité, la seule et unique raison de créer son propre emploi est que l'on a un projet à faire vivre.

Synthèse : je ne crée pas mon emploi en partant de zéro, j'ai un projet à faire vivre.

Avoir un projet à faire vivre signifie non seulement savoir pourquoi, mais aussi et surtout, savoir quoi !

Il est IMPOSSIBLE de créer son emploi si l'on ne sait rien faire, si l'on n'a rien à proposer au marché. Imaginons un(e) jeune sans aucune formation scolaire ni professionnelle : la seule sortie possible est un travail ubérisé, précaire, peu ou pas qualifié, sans aucun avenir viable sur le long terme.

Cela ne veut pas dire que certain(e)s ne s'en sortiront pas, à force de volonté et de constance acharnée dans le travail, mais dans ce cas il s'agira d'un tiers (une entreprise) qui vous mettra le pied à l'étrier et vous formera en interne.

En ce sens, l'école 42 est un exemple frappant :
... première formation en informatique entièrement gratuite, ouverte à toutes et à tous sans condition de diplôme et accessible dès 18 ans. Sa pédagogie est basée sur le peer-to-peer learning : un fonctionnement participatif, sans cours, sans professeur, qui permet aux étudiant(e)s de libérer toute leur créativité grâce à l’apprentissage par projets.
Toutefois, ce "sans condition de diplôme" ne signifie pas "sans compétences". Celles et ceux qui rentrent à l'école 42 ont toutes et tous de fortes compétences informatiques.

Cela dit, il faudrait des écoles 42 déclinées dans tous les domaines, pas seulement en informatique... 

Car le monde du travail a besoin de compétences : quelle est la vôtre ? quelles sont les vôtres, dans le meilleur des cas ? qu'avez-vous à vendre ? un produit, un service, votre savoir-faire ?

Aucune limite aux métiers, aux secteurs, aux passions, aux curiosités personnelles, pourvu que cela se transforme en opportunité professionnelle. Mais cela suppose que vous sachiez faire ou vendre quelque chose, un produit/service dont le marché a besoin, qui apporte une solution à un problème. Or vous seul avez la réponse à ce prérequis. Si vous ne l'avez pas, passez votre chemin ... pour l'instant, car il vous faudra d'abord la créer, cette réponse. 

Il y a beaucoup d'illusions et de fausses promesses autour de la création d'un emploi indépendant : soyez libre financièrement, entrepreneur de vous-même, devenez votre propre patron, etc. etc. Tout cela n'est que de la poudre aux yeux ! 

On vous fait miroiter du positif - en apparence -, pour mieux dissimuler les nombreuses contraintes d'un travail en indépendant, bien plus que les salariés n'en ont. C'est une course de fond qui ne se mesure pas en kilomètres mais en années, en décennies, pas d'enthousiasme facile qui se délite dès les premiers obstacles, beaucoup d'exigences, d'endurance, de constance, de ténacité, etc.

Donc vous comprendrez aisément que sans une motivation bien ancrée à la base, un savoir-faire personnel, un projet bien pensé, prétendre se mettre à son compte n'est qu'un leurre ! 

* * *

Créer son emploi, comment ?

Dans cette incessante destruction créatrice du monde de l'emploi, qui voit se produire de façon simultanée la disparition (ou pour le moins la transformation poussée) de métiers traditionnels conjointement à la création de nouveaux profils, la question d'associer à votre profession une forme juridique se pose.

Pour ce qui concerne chaque individu, l'ensemble de la société est basé sur son statut professionnel : les impôts, les assurances, les retraites, la santé, la formation, l'accès à la propriété, au crédit et ainsi de suite. Tout est lié.

Donc tout choix initial ayant des conséquences durables, autant ne pas se tromper. Je vous propose ici trois options d'entrepreneuriat, extraites de cette présentation de Walid Nakara :
  1. Entrepreneuriat d'opportunité
  2. Entrepreneuriat de nécessité
  3. Entrepreneuriat social et solidaire
1. Entrepreneuriat d'opportunité

Relève de facteurs "pull", tels que l'autonomie, l'indépendance, la liberté, l'argent, le défi, le statut social ou encore la reconnaissance.

2. Entrepreneuriat de nécessité

Lié à des facteurs "push" comme le chômage, le licenciement ou la menace de perdre son emploi. 

3. Entrepreneuriat social et solidaire

Entreprise qui considère le profit non comme une fin mais comme un moyen pour atteindre des objectifs sociaux et/ou environnementaux.

*

En fonction de votre motivation de base, vous pouvez donc vous positionner très facilement sur l'une de ces trois options. J'imagine que la troisième reste utopique pour la plupart, mais selon moi nous en entendrons parler toujours plus dans les mois et les années qui viennent.

Au niveau individuel, j'évoquerais davantage le micro-entrepreneuriat d'opportunité ou de nécessité, et qualifierais en outre l'option 1 de proactive, et l'option 2 de réactive. Être proactif : agir à l'avance, anticiper. Être réactif : agir en réaction, réagir. Là encore, question de tempérament.

Walid nous donne un autre chiffre, étonnant, sur l'entrepreneuriat considéré comme une menace (le revers de la médaille), avec seuls 10% des micro-entrepreneurs gagnant plus de 26000 € par an (ce qui correspond à peu près à un salaire annuel moyen en France !), d'où 90% qui sont précarisés (avec un curseur salarial pouvant se déplacer de -26000 à 0) :
  • Perte de confiance et d'estime de soi
  • Problèmes de santé
  • Situation personnelle difficile
  • Organisations créées : précaires et instables
  • Absence d'expérience
  • Manque d'un accompagnement post-création
En bref, la création de son propre emploi n'est pas la panacée, loin de là. Il faut y réfléchir à deux fois, trois, dix et plus, avant de se lancer, peser les pour et les contre, être capable de s'auto-évaluer au plan pro/perso, et ne pas se bercer d'illusions. Je vous suggère également la lecture de Conseils aux jeunes qui réfléchissent à leur carrière future, complémentaire à celle-ci.

* * *

Pour conclure, une simple question : est-ce que créer votre propre emploi répond à votre interrogation de fond sur l'exigence de travailler pour subvenir à vos premières nécessités ou autre (genre pyramide de Maslow) ?  

À vous la réponse...



P.S. Je vous propose deux liens qui traitent aussi de créer son emploi, mais de façon totalement différente...
Et à propos de "solo", un autre de mes billets, toujours écrit en 2016 :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire